Éditorial Janvier 2017
La politique de "la porte au nez"
ou comment donner l'illusion de s'en tirer à bon compte
Les conclusions de la « concertation citoyenne sur la vaccination » voulue par Madame Marisol Touraine, ministre de la santé, et pilotée par le Pr Alain Fisher – notamment l’élargissement de l’obligation vaccinale à toutes les vaccinations de l’enfant, soit passer directement de trois à onze obligations vaccinales – ont provoqué la stupéfaction et l’incompréhension de nombreux parents, médecins et autres professionnels de la santé, associations, etc. et une levée de boucliers sans précédent sur les réseaux sociaux et autres vitrines médiatiques. Pourquoi diantre proposer des mesures aussi radicales dans le but officiellement proclamé de « restaurer la confiance dans la vaccination » – singulièrement ébréchée, il est vrai, depuis quelques années – du public et des professionnels de santé et d’« améliorer la couverture vaccinale » ? On peut supposer, à la rigueur, que le second objectif puisse être atteint par un programme digne des plus insignes dictatures, mais restaurer la confiance est improbable ! Car si dans l’Union Européenne, à une ou deux exceptions près, la France n’est entourée que de pays sans la moindre obligation vaccinale, les seuls à conserver des vaccinations obligatoires en plus ou moins grand nombre sont les pays de l’ancien bloc soviétique, dont personne ne niera qu’il a dû y rester des traces d’une certaine politique totalitaire. Pour essayer de comprendre le pourquoi et le comment de propositions aussi absurdes, les hypothèses n’ont pas manqué depuis la publication de ce rapport, le 30 novembre dernier. |
On ne peut énumérer toutes les hypothèses, des plus crédibles aux plus farfelues, que l’on a pu lire dans la presse ou sur Internet, les unes n’excluant d’ailleurs pas les autres. Toutefois, à notre connaissance, la plus plausible n’a pas été clairement émise sur les réseaux sociaux alors qu’elle est la seule logique : il s’agit d’une manœuvre assez grossière de manipulation du style de « la porte-au-nez » décrite, entre autres en français, dans le savoureux mais très scientifique ouvrage de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois Petit Traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens[1]. |
Les recommandations proposées dans le Rapport – adaptation dictatoriale des propositions du HCSP suggérant la suppression des « obligations légales » pour aller dans le sens de l’« exigibilité » des vaccins par exemple pour la fréquentation d’une collectivité – sont tellement énormes qu’elles ne pouvaient provoquer que l’indignation et le rejet d’une grande partie du public, à l’exception de quelques médecins et sociétés médicales[2] qui « demandent la mise en place immédiate des recommandations de la concertation citoyenne sur la vaccination ». ► Or la technique de « la porte au nez » consiste à obtenir l'acceptation d'un individu à une requête coûteuse en ne la lui présentant qu'après une requête initiale inacceptable, l'individu a ainsi l'impression de s'en sortir à « bon compte » !
Que peut-on alors prévoir dans ces conditions ? Ouf ! Nous l’aurons échappé belle... La présidente de la LNPLV
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